
Définition et composition
LE SANG
Le sang est le liquide de la vie, il remplit des fonctions essentielles au sein de l’organisme et ceci en circulant dans des vaisseaux sanguins. Bien que liquide, le sang est qualifié de « tissu ».
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Le sang est la voie de transport des gaz respiratoires, des nutriments, des hormones régulateurs, des déchets issus du métabolisme… il contribue aussi à la régulation de la température corporelle. Les constituants du sang sont :

•   Globules rouges (hématies) :
Cellules riches en hémoglobines (protéine sur laquelle se fixe le fer et les gaz respiratoires), dépourvues de noyau et porteuses des protéines du système ABO responsables du groupe sanguin.



•   Globules blancs (leucocytes):
Famille variée des cellules immunitaires assurant la défense de l’organisme face aux entités étrangères.
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•  Plaquettes :
Fragments de cellules capables de se joindre et donc responsables de la coagulation et de la formation de croutes à la surface de la peau à la suite des blessures.
•  Plasma :
liquide constitué d’eau et de sels minéraux, il permet le transport des cellules sanguines, des nutriments (glucose, lévulose, galactose, acides aminés…), et des protéines (hormones…).

En criminalistique, le sang est l’indice typique caractéristique des scènes de crimes. Celui-ci est riche en informations pouvant être mises au service de l’enquête (ADN, groupe sanguin…) Les traces de sang ne sont pas toujours visibles à l’œil nu lors du prélèvement des indices d’où la nécessité d’effectuer certains tests d’identification des zones susceptibles de détenir des traces de sang.

Le luminol au service de la police
Le luminol (C8H7N3O2) est un composé organique très utilisé pour détecter des traces de sang. Le luminol réagit avec certains oxydants (espèces qui gagnent 1 ou plusieurs électrons) et conduit à l’émission d’une lumière d’un éclat bleu, c’est la « chimiluminescence ».
Sur une scène de crime, l’oxydant habituellement utilisé est l’eau oxygénée (H2O2(aq)), on obtient alors dans les produits des ions aminophtalate (C8H2N3O42-), du diazote (N2) et de l’eau (H2O) :
Reduction : H2O2(aq) + 2 e- <--> 2HO-(aq)
Oxydation : C8H7N3O2(aq) + 6 HO-(aq) --> 4H2O(l) + C8H7NO42-(aq) + N2(g) + 4 e-
Equation d’oxydoréduction :
C8H7N3O2(aq) + 2H2O2(aq) + 2HO-(aq) <--> N2(g) + C8H7N3O42-(aq) + 4H2O(l)

Les ions aminophtalate sont dans un état excité (très énergétique), pour retrouver leur stabilité de repos ils dégagent le surplus d’énergie sous forme de photons, d’où l’émission de la lumière bleue.
Photons : particules élémentaires associées à des ondes électromagnétiques.
Cette réaction est intéressante dans le cadre du crime, en effet dans des conditions normales cette réaction est très lente, elle peut se produire un mois après la rencontre des réactifs.
Pour contre elle se produit rapidement en présence d’un composé ferrique, c’est à dire contenant des ions fer III. C’est le cas de l’hémoglobine des hématies du sang qui contient des ions fer III et qui catalyse la réaction. Ainsi le luminol va servir à déceler des traces de sang, même infimes, diluées ou séchées.
Après avoir assombris les lieux, les techniciens de la police scientifique pulvérisent un mélange réactionnel de luminol et d’eau oxygénée. Au contact des traces de sang des chimiluminescences apparaissent avant de s’éteindre 30 secondes après. Un appareil photo mis en pose lente permet de localiser ces traces et d’effectuer ultérieurement des prélèvements.
Etudes des traces de sang
Le sang, mis à part son apport en ADN à l’enquête, permet de déterminer d’une part le groupe sanguin du criminel et d’autre part de reconstituer le scénario d’un crime.
Détermination de l’origine du sang
Lorsque le sang est retrouvé loin du cadavre de la victime, les enquêteurs doivent s'assurer de l'origine humaine du sang (ou s'il s'agit du sang d'un animal). Bien que la couleur à l'échelle macroscopique ne permette pas de préciser l'origine des traces de sang, la divergence au niveau moléculaire du sang humain de celui des animaux permet toutefois d'affirmer si le sang provient bel et bien d’un humain.
Les protéines contenues dans le sang humain différent de celle contenues dans le sang d'un animal et possèdent des caractéristiques communes à tous les Hommes.
Les enquêteurs procèdent à une dilution (mélange) du sang retrouvé sur les lieux dans une solution de sérum contenant des anticorps dirigés contre les protéines humaines.
Comme toute réaction antigène-anticorps, il n'y aura agglutination que si les anticorps reconnaissent les protéines humaines.
Anticorps : protéine complexe secrétée par des cellules dérivées des lymphocytes B et utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les agents pathogènes.
Antigène : toute substance que le système immunologique d'un individu reconnait comme étrangère et provoque une production d'anticorps.
Sérum : liquide débarrassé des cellules et protéines.
Réaction anticorps-antigène : interaction moléculaire immunitaire entre un antigène et anticorps et qui aboutit à l'apparition d'une agglutination (réunion en amas).

Le groupe sanguin
Le système universel de classification des groupes sanguins comprend 4 grands groupes : A, B, AB et O, cette classification des groupes sanguins humains s’établit suivant le système ABO.
Les caracteristiques des groupes sanguins, domaine public.
On nomme « agglutinogène » la protéine sur l’hématie et qui lui confère son groupe sanguin. Les agglutinogènes sont nommés A et B, ils peuvent exister séparément (groupe A, groupe B), ensemble (groupe AB), ou être absents (groupe O) et « agglutinine » la protéine du plasma qui a pour capacité d’agglutiner les globules rouges selon le groupe sanguin. Les agglutinines sont nommées anti-A et anti-B.
La police scientifique procède à un test d'agglutination pour déterminer le groupe sanguin d'une trace de sang en plaçant sur une lame une petite quantité de sang retrouvé et en y ajoutant dans un premier temps quelques gouttes du sérum anti-A et dans un deuxième temps quelques gouttes du sérum anti-B et dans un troisième temps du sérum à la fois anti-A et anti-B et en notant l’agglutination observée.
Le test d'identification des groupes sanguins par test d'agglutination representé ci-contre montre les résultats des réactions (test positif ou negatif).                  Ces résultats permettront ultérieurement de déterminer le groupe sanguin du criminel.




Géométrie et dynamique d’une trace de sang
Tache à haute vélocité
Fines gouttelettes
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Armes à feu
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Explosifs
Tache de moyenne vélocité
Cas intermédiaire
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Armes blanches
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Objets contondants
Tache à basse vélocité
Projections larges
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Coups
La géométrie de la goutte peut porter des informations :
Une goutte qui tombe de son propre poids et touche le sol perpendiculairement à une forme circulaire.
Une goutte qui tombe d'une plus grande hauteur ou est projetée plus violemment présente un contour crénelé et crée des projections plus petites en forme d’étoiles.
L’information permet d’estimer la taille et le physique de l'agresseur.