DE L’ANALYSE DE L’ADN AU PROFIL GÉNÉTIQUE
Le but premier de la récolte des indices n’en reste pas moins de mettre la main sur L’ADN du criminel et de pouvoir ainsi le dépister.
Car en effet, si l'on considère le polymorphisme de l'ensemble des gènes qui constituent le génome, il est impossible d'avoir deux individus génétiquement identiques. On parle dans ce cas d’« unicité génétique ».
Des techniques modernes de séquençage de l'ADN permettent d'établir l'empreinte génétique au profil génétique, qui est actuellement considéré comme une véritable carte d'identité biologique. Seuls les vrais jumeaux présentent des profils génétiques identiques.

Analyse de l’ADN :
• Extraction : décrocher l’ADN de son support.
• Purification : mettre l’échantillon dans un milieu aqueux pour assurer la dissolution des substances présentes sur le prélèvement et pouvant interférer avec l’analyse. Seules les molécules d’ADN sont conservées, le reste est éliminé.
• Amplification par PCR (Polymerase Chain Reaction) : « photocopier » l’ADN dans une éprouvette de manière analogue au phénomène de réplication lors d’une division cellulaire, la technique de PCR s’effectue en 3 étapes :
1. Dénaturation : les deux brins sont dissociés par chauffage à 95°C.
2. Hybridation : la température est abaissée (entre 50 et 60°C) et les amorces (acteurs qui sélectionnent les zones à copier) se fixent.
3. Polymérisation ou élongation : l’ADN-polymérase effectue un assemblage de nucléotides sur la chaine en cours de synthèse.
ADN-polymérase : complexe enzymatique présent naturellement dans le noyau des cellules et qui a pour rôle de se fixer sur l’ADN, de séparer les 2 brins et d’insérer des nucléotides par complémentarité pour aboutir à l’obtention d’une double quantité d’ADN.
• Fragmentation ou digestion : fractionner l'ADN par une enzyme dite « enzyme de restriction ».
Enzymes de restriction : outils importants en génie génétique. Protéines capables de fragmenter une molécule d'ADN en reconnaissant une certaine séquence nucléotidique (site) spécifique à chaque enzyme et en exerçant une coupure à ce niveau.

• Electrophorèse sur gel : l’électrophorèse gel désigne la séparation des macromolécules biologiques en fonction de leur taille et de leur charge électrique. Le gel (exemple : polyacrylamide, gel d’agarose…) est constitué d'une matrice en matière plastique baignant dans un tampon conducteur. L'ADN est une molécule chargée négativement (comme étant organique), une fois placée sur le gel, faire passer un courant électrique dans le gel. La molécule d'ADN fragmentée migre alors vers l’anode (pôle positif). Au cours de cette migration, les fragments d’ADN de petite taille migrent plus vite que les fragments de grosse taille. Au bout d’un certain temps, les fragments d’ADN occupent des distances différentes par rapport à la position d’origine.
• Visualisation par radioactivité : ajouter au milieu (gel) une molécule radioactive capable de reconnaitre une certaine une certaine séquence nucléotidique. Celle-ci se fixe sur les fragments quand elle rencontre la séquence recherchée. (On note que même si une petite partie du fragment permet la fixation de la molécule radioactive, c’est tout le fragment en question qui devient radioactif). Les fragments radioactifs émettent alors des radiations. Effectuer une autoradiographie.

Le résultat de l’analyse est une succession de bandes sombres et de bandes claires propres à chaque individu. C’est le profil génétique qui permettra d’élucider le mystère sur l’identité du criminel.
L’ADN retrouvé sur les lieux du crime est soumis à l’analyse, au même titre que l’ADN d’une sélection de suspects. La comparaison des autoradiographies obtenues permettra de réfuter ou d’affirmer la culpabilité des suspects.
L’analyse de l’ADN permet également de dresser le « portrait-robot génétique » du criminel. Et ceci en déterminant les caractères innés : couleur des yeux, lobe de l’oreille, forme du nez, couleur des cheveux…
Ce « portrait-robot » ne permet pas d’élucider directement l’enquête mais il permet de la simplifier et de l’accélérer.