LA BALISTIQUE
Définition et principes
La balistique est la science qui permet d’étudier le mouvement d’un projectile (trajectoire, position du tireur, distance de tir…). Entre l’instant où il est tiré et celui de son impact sur la cible, le déplacement d’un projectile comporte trois phases : la balistique intérieure, la balistique extérieure, la balistique terminale.
La balistique intérieure :
La balistique intérieur (ou interne) traite du déplacement du projectile dans le canon. Elle comprend tous les phénomènes se réalisant à partir de la mise à feu de la charge de poudre jusqu’à la sortie de la balle du canon ainsi qu’à des paramètres comme la taille, le diamètre, la masse de la cartouche ou encore la quantité de poudre utilisée.

Chaque balle présente des stries qui les rendent uniques. Une balle tirée par une arme provient toujours d’une munition. Celle-ci est constituée d’un étui rempli de poudre fermé par une balle. Afin que la balle parte en mouvement rectiligne et atteigne sa cible, elle est forcée de tourner sur elle-même. A l’intérieur du canon, il existe des rayures en forme de spirales qui provoquent ce mouvement. Le diamètre de la balle est légèrement supérieur à celui du canon, par conséquent, la balle va y entrer en force et se mettre à tourner sur elle-même tout en suivant les rayures dont le relief s’incrustera sur la balle. En étudiant le nombre de rayures, leurs inclinaisons et leurs largeurs, il sera possible d’identifier le modèle de l’arme qui a tiré la balle.
En balistique intérieure, il est également possible d’utiliser la relation mathématique de l’énergie cinétique pour trouver une munition particulière.
E = 1/2m . v2
Energie cinétique : est l’énergie d’un corps de masse m lorsqu’il se déplace c’est à dire lorsque sa vitesse v est non nulle.
Car en effet, la portée d’une arme ainsi que les dégâts que la balle va provoquer dépendent de 2 paramètres :
-
La masse de la balle.
-
La vitesse de la balle.

Chaque arme est unique, à chaque détonation (bruit violant) elle laisse des micros stries (rayures) qui lui sont propres sur la balle.
La balistique extérieure :
la balistique externe étudie la trajectoire et le comportement de tout corps jeté dans l’espace jusqu’à son point d’impact et ceci en considérant la vitesse, la trajectoire… du corps ainsi que les forces exercées sur celui-ci.
Dans un projectile, on distingue deux points particuliers :
-
Le centre de gravité : point auquel peut être assimilé le poids total d’un solide rigide.
-
Le centre de pression : point ou s’applique la résistance de l’air. C’est sur ce point que s’applique les forces de frottement qui mènent à un mouvement d’obliquité (angle de lacet). Pour un projectile stable sur sa trajectoire, cet angle ne dépasse par un à deux degrés.



L’effet gyroscopique, imprimé par les champs du canon, donne au projectile une meilleure stabilité et donc une plus grande précision lors d’un tir. On dit qu’il est « gyroscopiquement stable ».
Effet gyroscopique : qui se décrit par une roue tournant sur un axe qui, une fois lancée, tend à résister aux changements de son orientation. Donc c’est la conservation du moment de rotation qui tend à s’opposer au mouvement.

En considérant la deuxième loi de Newton,
ΣF ⃗ext = m . a ⃗G ↔ P ⃗ = m . g ⃗ = m . a ⃗G ↔ g ⃗ = a ⃗Gdans un champ de pesanteur uniforme
Bilan des forces : la balle est soumise uniquement à son poids P ⃗ = m . g ⃗ → ΣF ⃗ = P ⃗
On peut négliger les forces de frottements.
Le vecteur vitesse 0 s’oppose à la gravitation d’une la trajectoire est parabolique.
​
La balistique terminale :
la balistique terminale étudie ce qui se produit lorsque le projectile atteint sa cible et les réactions biologiques et physiologiques que cela entraine par exemple sur les tissus musculaires (lésions, creusées, blessures…).
Les moyens de la police scientifique dans ce domaine
D’un point de vue criminalistique, il s’agit pour la police scientifique (département balistique) d’exploiter tout ce qui concerne les armes à feu et leur utilisation. La balistique permet de déterminer la nature de l’arme en question mais également la direction, la distance de tir, le nombre de coups de feu tirés… pour pouvoir reconstituer le scénario du crime.
Chaque arme possède un numéro de série, un calibre… les experts balistiques effectuent des tirs tests comparatifs avec une multitude d’armes différentes et étudient les rayures au microscope, les trajectoires, les chutes libres…


Le laboratoire balistique de la police scientifique contient deux outils principaux :
-
Le macroscope de comparaison : pour comparer les projectiles et les douilles trouvés sur la scène de crime avec ceux tirés au laboratoire. S’il y a juxtaposition, l’expert conclut que la même arme a tiré les deux projectiles.
-
Le système Ibis : intervient après la comparaison. Les projectiles sont numérisés et enregistrés dans une base de données, la base CIBLE (Comparaison et Identification Balistique par Localisation des Empreintes) pour comparer ceux d’autres affaires criminelles et ainsi relier les crimes et les criminels en série entre eux.